LES GRANDES QUESTIONS > Les interventions > Les interventions visibles
Le but même de la chirurgie véritablement esthétique est bien d’aboutir à des interventions indécelables. Pour cela, le rendu doit être le plus naturel possible, et correspondre à une situation anatomique ou physiologique existante. Si le résultat de chirurgie esthétique crée une situation éloignée des critères généraux du corps humain, il saute aux yeux.
Prenons pour exemple les implants mammaires ; si on étudie la forme d’un sein non opéré, on constate que les quadrants supérieurs du sein ne sont pas bombés. Le galbe d’un sein normal se trouve dans les quadrants inférieurs, les quadrants supérieurs décrivant une faible incurvation qui projette le mamelon légèrement vers le haut. Si les femmes veulent obtenir ce qu’on appelle un décolleté pigeonnant, elles doivent mettre un soutien-gorge qui comprime la partie inférieure pour déplacer l’ensemble de la glande vers le haut. Aussi, la mise en place de prothèses mammaires ne doit pas créer ce bombé de manière permanente. Pourtant, la majorité des poses d’implants mammaires aboutissent à ce développement anormal des quadrants supérieurs , visible lorsque la femme est nue, signant alors l’intervention. La forme des seins ainsi opérés est l’inverse du sein naturel. Si on veut obtenir un résultat d’implants mammaires invisibles, il faut, lorsqu’on les place, obtenir un résultat parfaitement identique à la forme d’un sein non-opéré.
Il faut donc d’une part bien opérer, et d’autre part avoir la notion, mais aussi la détermination nécessaire pour toujours rechercher ce résultat naturel. Reproduire l’identité physiologique du corps humain en chirurgie esthétique est plus difficile à obtenir techniquement. Aussi, le temps de pose d’implants mammaires varie selon l’effet recherché, pour le même opérateur, entre 20 minutes et deux heures. Deux heures pour mettre des prothèses anatomiques cachées dans leurs portions supérieures par le muscle pectoral, en faisant une hémostase et des sutures parfaites, par une voie hémiaréolaire. En 20 minutes, on introduira des prothèses rondes aveuglément, par une voie axillaire, et on obtiendra presque à coup sûr, des seins trop bombés dans les quadrants supérieurs, trop écartés, avec des suites douloureuses et des hématomes. Dans les deux cas, on parlera d’augmentation mammaire, mais les deux interventions qui, au final, donneront plus de volume dans le soutien-gorge de la patiente, n’auront pas du tout le même effet visuel lorsqu’elle sera nue